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Je fais un programme d’entraînement en ligne (évidemment !) dans lequel l’entraîneuse dit souvent: «you are what you do» (vous êtes ce que vous faites). Dans un contexte de fitness, cette affirmation nous motive à nous dépasser pour atteindre des résultats tangibles rapidement.

Dans mes coachings, il arrive très souvent que des leaders aient une croyance similaire. Ces personnes associent ce qu’elles sont à ce qu’elles font. Le hic avec cette croyance, c’est que parfois, ben, nous faisons des erreurs, par exemple. Si je suis ce que je fais et que je fais une erreur, est-ce que je suis une erreur?

En programmation neurolinguistique, nous appelons ce genre de croyance une croyance identitaire. Il s’agit en quelque sorte d’une association entre qui je suis et ce que je crois qui me définit. Certaines de ces croyances sont limitantes, d’autres, propulsantes.

Voici quelques exemples de croyances identitaires limitantes que je croise souvent dans mes coachings :

  1. Je suis ma performance/mes résultats
  2. Je suis ce que je sais
  3. Je suis mes relations

Dans ces trois exemples, ce que je suis est défini par quelque chose d’extérieur à moi. Mon identité (et mon sentiment de valeur personnelle) dépend de variables (mes résultats, mon savoir, mes relations) qui n’ont en soi, AUCUN lien avec ma valeur personnelle.

Pensez-y un instant : si je suis ma performance et mes résultats, qu’une pandémie explose et que je n’arrive pas à maintenir ma performance, qui suis-je? Ou encore, si je suis ce que je sais et que je me retrouve dans un contexte d’imprévisibilité où mes connaissances ne sont d’aucune utilité, qui suis-je? Et finalement, si je suis mes relations et que je me trouve dans un contexte où j’ai à nommer un écart de comportement à un employé (qui va probablement ne pas m’aimer), qui suis-je?

Il est important de détricoter ce genre de croyances car elles peuvent nuire grandement à l’efficacité du leadership: Si je suis ma performance, je vais TOUT faire pour que ma performance soit top (incluant la micro-gestion, le workaholisme, l’intransigeance…) Si je suis ce que je sais, je vais TOUT faire pour démontrer mon savoir ou pour cacher mon ignorance (incluant l’arrogance, la critique, le désengagement) Si je suis mes relations, je vais TOUT faire pour plaire et être aimé (incluant être trop accommodant, ne pas prendre de décision)…

Travailler avec ce genre de croyance, c’est se permettre de passer du contrôle à la confiance, de la distance aux conversations authentiques et courageuses, de la conformité à la collaboration. C’est seulement quand le coaché commence à sentir que sa valeur personnelle ne dépend pas de ses résultats, de ce qu’il sait ou de sa popularité que le passage vers un leadership plus délibéré peut se produire.

Donc, si ma valeur personnelle est indépendante de ce que je fais, rien de ce que je fais ne peut l’augmenter ou la diminuer !

Peut-être croyez-vous que certaines personnes ont plus de valeur que d’autres. Attention de ne pas confondre valeur personnelle et impact. Par exemple : est-ce que Nelson Mandela a plus de valeur que votre voisin? Je crois que non. Cependant, M. Mandela a fort probablement eu un plus grand impact sur l’humanité que votre voisin.

La valeur d’un être humain, la vôtre, la mienne, celle de vos enfants ou conjoint.e est inestimable. Cependant, nos actions peuvent avoir plus ou moins de valeur. C’est pour cette raison que celles-ci sont plus efficaces lorsqu’elles sont intentionnelles et non motivées par une croyance identitaire inconsciente.

Donc l’entraîneur qui dit » vous êtes ce que vous faites » devrait plutôt dire «agissez en fonction de l’impact que vous souhaitez ressentir dans votre corps». Mais c’est tellement moins vendeur!!!

Et vous, qu’en pensez-vous ? De quoi dépend votre sentiment de valeur personnelle?

(Photo de Alora Griffiths)

Avatar Stéphanie Laflamme

Author: Stéphanie Laflamme

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