Avez-vous déjà pressenti un élan intérieur, une voix douce, mais redondante. Quelque chose qui s’impose tout en légèreté ?
Je ressens un tel appel depuis près de 10 ans. Les premiers messages me parvenaient sous forme de blague, comme une idée drôle qu’on jette presque immédiatement. La fréquence a graduellement augmenté, pour en venir à une évidence incontournable.
Je résistais à l’aventure entrepreneuriale. La peur, héritage d’une multitude de programmes ancestraux, tentait de me convaincre qu’il valait mieux être salarié. Cette croyance s’est désintégrée un fameux après-midi de novembre où je revenais du boulot. L’idée a émergé en moi telle une magnifique fontaine qu’on remet en marche après un hiver trop long.
Le lendemain de cette épiphanie, j’entame le dialogue avec mon supérieur. Nous convenons d’une entente afin que je reste en poste jusqu’à ce qu’on déniche un nouveau conseiller. Vers la fin février 2020, mon patron m’annonce qu’ils ont trouvé quelqu’un. La personne commence le 9 mars. Ma dernière journée sera le 13 mars…
13 mars 2020, ça vous dit quelque chose ? C’est le début du confinement pour aplanir la courbe de la Covid-19 !
Je suis donc en plein démarrage d’entreprise à un moment où mes clients potentiels sont fermés, en réduction des opérations, ou en mises à pied massives. Tous les pourparlers que j’avais eus pour des mandats tombent à l’eau.
Tout est dans l’interprétation
Dans ce contexte, j’aurais pu donner plusieurs sens à ce que je vivais.
Option 1 : « C’est une catastrophe ! Qu’ai-je fait ? Vite, je vais trouver un autre emploi, n’importe quoi. C’est l’état d’urgence. »
Cette interprétation est empreinte de peur et de doute. Bien qu’un peu exagérée, cette réaction n’est pas trop loin de ce que j’aurais fait il n’y a que quelques années.
Option 2 : « Pas grave ce coronavirus ! J’ai ciblé ma “mission de vie”, je maintiens ce que je veux faire, et tout va entrer dans l’ordre ».
Cette interprétation serait empreinte d’une certaine inconscience du contexte actuel. Nous sommes en crise, nous vivons une réalité sans précédent.
Option 3 : « Cette conjoncture est largement différente de ce que j’avais anticipé. Je reconnais que je n’ai pas de référents et je choisis d’être attentive à ce qui tente d’émerger. Il est probable que je me trompe, mais je suis en train d’apprendre un nouveau métier (celui d’entrepreneure). Il existe plusieurs chemins vers ma vision. J’avance un pas à la fois dans cette ambiguïté. À chaque pas, j’obtiens une forme de rétroaction : que ce soit une sensation dans mon corps, une synchronicité, une information nouvelle. La direction est claire, mais la destination se précise (et se modifie parfois) à chaque pas. »
Nos interprétations
Ce regard me pousse à interpréter la crise de la Covid-19 comme une opportunité. Il me semble que quelque chose est en train d’émerger pour nous tous. Plusieurs de nos croyances sur que nous croyions possibles s’effritent : que ce soit les multiples possibilités du télétravail, la surprise de notre très grande capacité à s’adapter à ce contexte particulier ou plus largement, la baisse subite et considérable de la pollution atmosphérique. Ces choses nous semblaient quasi impossibles à la semaine de relâche (première semaine de mars). Si nous avons réussi ce tour de force, quoi d’autre est aussi possible ?
Qu’allons-nous choisir de démarrer collectivement ?
Qu’allez-vous choisir de démarrer individuellement ?
Quels changements « impossibles » vivez-vous actuellement ?
Quelles autres croyances à propos de vous, de votre famille, de votre profession pourraient être fausses ?
Imaginez tout ce qui est possible avec d’autres croyances!